L’activité physique chez les personnes âgées vivant à domicile : entre défis et opportunités pour la kinésithérapie


Barriers to and facilitators of physical activity among community-dwelling older adults: a systematic review

Yang Chen, Shivangi Shah, Yuquan Chen, Alice J Owen, Christina L Ekegren, Dragan Ilic, Danijela Gasevic

BMJ Open. 2025 Aug 25

Contexte et enjeux de l’activité physique chez les personnes âgées vivant à domicile 

Avec l’allongement de l’espérance de vie, la promotion de l’activité physique chez les seniors est devenue un enjeu majeur de santé publique. Pour les personnes âgées vivant à domicile, rester actif est synonyme de maintien de l’autonomie, de prévention des chutes, des maladies chroniques, et même de préservation des fonctions cognitives.
Pourtant, malgré ces bénéfices reconnus, de nombreux seniors peinent à intégrer une activité physique régulière dans leur quotidien. Les raisons sont multiples, et leur compréhension est essentielle pour les professionnels de santé, notamment les kinésithérapeutes, qui jouent un rôle clé dans l’accompagnement de cette population.

kinésithérapeute paris

Les barrières à l’activité physique : un frein à l’autonomie

Les obstacles rencontrés par les seniors sont de trois ordres :

  • personnels,
  • sociaux
  • environnementaux.

Sur le plan personnel, la peur de la chute, la douleur, le manque de confiance en ses capacités, ou encore la méconnaissance des bienfaits de l’activité physique sont des freins majeurs. Ces craintes sont souvent renforcées par des expériences passées (chutes, blessures) ou par des idées reçues sur le vieillissement, comme celle selon laquelle « à mon âge, il faut se ménager ».

Sur le plan social, l’isolement, le manque de soutien familial ou amical, ou encore l’absence de modèles inspirants (peu de seniors actifs dans l’entourage) peuvent décourager l’engagement dans une activité physique. Pourtant, le soutien social est un levier puissant : un encouragement régulier, une activité partagée, ou même un simple accompagnement vers un lieu de pratique peuvent faire la différence.

Sur le plan environnemental, l’accès limité à des infrastructures adaptées (parcs sécurisés, salles de sport accessibles), le coût des activités, ou encore l’absence de transport en commun pour s’y rendre constituent des obstacles concrets. Dans les zones rurales ou les quartiers défavorisés, ces difficultés sont encore amplifiées, creusant les inégalités en matière de santé.

Pour les kinésithérapeutes, ces barrières soulignent l’importance d’une évaluation globale du patient : au-delà des capacités physiques, il faut aussi prendre en compte son environnement, ses croyances, et son réseau social. Une approche purement technique (exercices, rééducation) risque d’échouer si elle ne s’accompagne pas d’un travail sur la motivation, la confiance en soi, et l’adaptation du cadre de vie.

Les facilitateurs : des leviers pour l’action kinésithérapeutique

Heureusement, les mêmes dimensions (personnelle, sociale, environnementale) qui posent des obstacles recèlent aussi des opportunités pour favoriser l’activité physique.

Sur le plan personnel, la kinésithérapie peut jouer un rôle clé en éduquant les seniors sur les bienfaits de l’activité physique, en adaptant les exercices à leurs capacités, et en les aidant à surmonter leurs peurs (par exemple, en travaillant l’équilibre pour réduire le risque de chute). La fixation d’objectifs réalistes et la célébration des progrès, même minimes, renforcent la motivation et l’estime de soi.

Sur le plan social, les kinésithérapeutes peuvent encourager la participation à des groupes d'activités (marche, gymnastique douce, taï-chi), où la dimension collective crée un sentiment d’appartenance et de soutien mutuel. Les programmes intergénérationnels, où seniors et jeunes générations pratiquent ensemble, sont aussi une piste prometteuse pour briser l’isolement et dynamiser la pratique.

Sur le plan environnemental, les kinésithérapeutes peuvent conseiller sur l’aménagement du domicile (suppression des tapis glissants, installation de barres d’appui) ou orienter vers des ressources locales (parcs adaptés, associations, maisons de quartier). Ils peuvent aussi plaider pour des politiques publiques favorisant l’accessibilité (transports, infrastructures).

 

Kinésithérapeute pour senior paris

Une étude récente souligne que les seniors sont plus enclins à pratiquer une activité physique si elle est intégrée à leur routine quotidienne (marche pour faire des courses, jardinage) ou si elle répond à un besoin social (rencontres, loisirs). La kinésithérapie peut ainsi s’inscrire dans une démarche de réhabilitation globale, où l’activité physique n’est pas un « exercice » imposé, mais une composante naturelle et plaisante de la vie quotidienne.


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