En kinésithérapie, chaque pas est une victoire. Cette étude le confirme avec élégance : 4400 pas par jour— une balade jusqu’au parc, un détour par la boulangerie, quelques longueurs dans le couloir — suffisent à dessiner une vie plus longue, plus solide.
Pas besoin de courir, pas besoin de s’essouffler. Juste avancer, comme on vit. Pour les kinés, c’est une évidence : marcher, c’est déjà guérir! Un pas après l’autre, les muscles se tonifient, les articulations s’assouplissent, le souffle s’allonge. L’intensité n’est qu’un détail. Ce qui compte, c’est le rythme, la constance, la douceur d’un mouvement qui s’inscrit dans le quotidien.
Alors, quand un patient doute, quand le corps résiste, souvenez-lui : 4 400 pas, c’est un seuil à portée de pied! Une ordonnance sans médicament, une thérapie sans effort. Juste le plaisir de marcher — et l’assurance d’une vie mieux ancrée.
« Association of Step Volume and Intensity With All-Cause Mortality in Older Women »** publiée par I-Min Lee et al. dans *JAMA Internal Medicine* en 2019 :
Importance :
L’activité physique est associée à une réduction de la mortalité, mais l’association entre le nombre de pas et leur intensité avec la mortalité toutes causes confondues chez les femmes âgées reste mal comprise.
Objectif :
Examiner l’association entre le volume (nombre) et l’intensité (cadence) des pas avec la mortalité toutes causes confondues chez les femmes âgées.
Conception, cadre et participants :
Cette étude de cohorte prospective a inclus 16 741 femmes âgées de 62 à 101 ans (âge moyen, 72 ans) participant à l’étude *Women’s Health Study*. Les participantes ont porté un accéléromètre sur la hanche pendant 7 jours consécutifs entre 2011 et 2015 et ont été suivies jusqu’en 2019.
Expositions :
Le volume de pas était défini comme le nombre moyen de pas par jour. L’intensité des pas était définie par la cadence (nombre de pas par minute), classée en pas lents (cadence < 40 pas/min) et pas d’intensité modérée à élevée (cadence ≥ 40 pas/min).
Principaux résultats et mesures :
Le critère principal était la mortalité toutes causes confondues. Les associations ont été ajustées pour tenir compte de facteurs sociodémographiques, du comportement, et de l’état de santé.
Résultats :
Pendant une période de suivi médiane de 4,3 ans, 504 femmes sont décédées. Par rapport aux femmes qui faisaient en moyenne 2 718 pas par jour, celles qui en faisaient 4 363 pas par jour présentaient un risque de mortalité significativement réduit (risque relatif ajusté : 0,59 ; IC à 95 %, 0,44-0,77). Le risque de mortalité a continué à diminuer avec l’augmentation du nombre de pas, jusqu’à environ 7 500 pas par jour, au-delà duquel aucun bénéfice supplémentaire n’a été observé. Les femmes qui faisaient au moins 4 000 pas par jour présentaient un risque de mortalité significativement plus faible que celles qui en faisaient moins. L’intensité des pas (cadence) n’était pas significativement associée à la mortalité après ajustement pour le volume total de pas.
Conclusions et pertinence :
Un nombre plus élevé de pas par jour était associé à un risque significativement plus faible de mortalité toutes causes confondues chez les femmes âgées. Cette association était indépendante de l’intensité des pas. Ces résultats suggèrent que le volume de pas est plus important que l’intensité pour réduire le risque de mortalité chez les femmes âgées.
